Pourquoi
faire mon premier poste sur le feu ?
-> En cette saison lors de sortie ou de bivouac, il
est en effet souvent nécessaire d’avoir recours à un feu pour gérer sa
thermorégulation. Ne serait-ce que pour se faire un thé ou un maté :)
->Parce que en cette saison c’est aussi le bon
moment pour s’entrainer car les risques d’incendies sont fortement réduits et
que du fait de l’humidité ambiante en hiver c’est plus difficile. Lorsqu’on
apprend dans des conditions difficiles on devient en général plus performant.
->Il y a aussi le goût du défi quand on part dans
la verte, tout du moins pour ma part le challenge d’allumer un feu dans
n’importe quelle condition, avec le minium de matériel (ou presque)
->Et puis finalement parce que c’est la meilleure chaîne de télévision qui existe ;)
« La maîtrise du feu est la compétence la plus importante pour quelqu’un qui évolue
dans la nature » Dave Canterbery.
Le
principe :
Le feu est la production d'une flamme et la
dégradation visible d'un corps par une réaction chimique exothermique
d'oxydation appelée combustion.
-Le combustible : Gaz du briquet/amadou…
-Le comburant : Oxygène de l’air
-Energie/Chaleur : étincelle, frottement entre 2
matières…
Une fois que le feu
a démarré, il se produit toute une suite de conséquences.
Il y a production de
chaleur (rayonnement infrarouge), de flammes, et de lumières (rayonnement
invisible).
Les radicaux libres
(formés de nanomolécules) provenant de l’oxydation des molécules du combustible
possèdent tous un caractère potentiellement toxique.
La fumée correspond
à un mélange complexe constitué de particules et de gaz de combustion.
La production de gaz
toxiques et corrosifs se réalise sous l’effet de deux mécanismes : la
pyrolyse et la combustion. (ex: acide acétique produit par la combustion du
bois, les halogènes par la combustion du plastique…)
Les suies peuvent
être responsables de dépôts de particules dans les bronches.
Conclusion, faire toujours attention à respirer au
minimum la fumée émise par le feu !
La propagation du feu :
Le feu se transmet
sous l’action des échanges par transfert de chaleur qui agissent séparément ou
simultanément : rayonnement, convection, conduction.
Rayonnement : Plus un matériaux a une température élevée, plus il
émet d’énergie sous forme de rayonnement électromagnétique (rayonnement
infrarouge). Ce rayonnement se propage en ligne droite à la vitesse de la
lumière, sans support matériel. Lorsque ce rayonnement atteint un élément, une
partie est réfléchie, tandis que l’autre est absorbée et se transforme en
chaleur dans l’élément récepteur. Ainsi, l’échauffement ou l’inflammation d’un
élément va émettre vers les éléments voisins un flux thermique qui sera
susceptible de les enflammer à leur tour.
Convection : L’énergie thermique est transférée par les fluides en
mouvements. Dans le cas d’un feu de camp, les échanges de chaleur par
convection se font principalement des gaz de combustions vers l’air ambiant.
Les fluides se dilatent avec la chaleur et leur masse volumique diminue.
Devenus plus légers que les parties qui les entourent, ils s’élèvent par
rapport à elles. Ces courants de convections entrainent les gaz brulés, l’air,
et les différents produits de combustion.
Conduction : C’est le phénomène par laquelle la chaleur est
transmise par contact direct entre solides ou fluide au repos, des parties
chaudes vers les parties froides. La quantité d’énergie transférée dépend de la
source de chaleur, de la conductibilité des matériaux et de la surface de
contact. (Raison pour laquelle beaucoup de popotes sont faites en aluminium,
qui a une très bonne conductivité thermique).
Tableau de la
conductivité de quelques matériaux :
(Plus le chiffre est
grand, meilleure est le transfert d’énergie)
Matériaux
|
Conductivité
thermique
(W·m-1·K-1) Valeurs pour une température de 20 °C |
Cuivre
|
390
|
Aluminium pur
|
237
|
Fer
|
80
|
Acier inoxydable
|
26
|
Titane
|
20
|
FAIRE UN
FEU :
Le feu peut évidemment être dangereux, il faut donc
observer quelques règles de vigilances. En hiver, ou tout est humide, le risque
de propagation est limité, mais en été avec une végétation parfois très sèche,
la gestion du feu peut s’avérer beaucoup plus complexe, notamment dans le sud
de la France.
Choisir
son emplacement :
Je vérifie au
préalable qu'il n'y ait pas d'interdiction communale ou préfectorale de faire
du feu à cette période.
A noter : en France, l'emploi du feu est interdit à moins
de 200 m des bois, forêts, plantations, landes, maquis et garrigues pour les
personnes autres que les propriétaires et leurs ayant-droit.
Je commence par vérifier si il n’y a pas déjà eu un feu
qui a déjà été fait dans le coin et qui respect ce qui va suivre ou je veux
m’installer. Cela évite d’avoir des points noirs partout sur les paysages et
les but étant toujours de laisser le moins de traces possible !
Sinon je tente de trouver un endroit qui rassemble les
caractéristiques suivantes :
-Un site à l'abri du vent et si possible à proximité d'une
source d'eau, dans le but de maitriser la propagation éventuelle de votre feu.
-Autant que faire se peut, j’essaie de m’installer sur une
surface rocheuse ou un sol dénudé, loin de souches, arbres et branches
suspendues, je veille bien évidemment à laisser un espace suffisamment
important entre le feu et mon matériel.
Monter
le feu
Avant
toute chose, j’essaye d’entourer mon futur feu de pierre (attention aux pierres
humides ou poreuses qui peuvent exploser en chauffant) ou, à défaut, je
l’installe dans une cuvette creusée à même le sol.
Ensuite
je prépare tous les éléments nécessaires à ma chaine de combustion.
Faire
un feu dans des conditions d’humidités élevées est difficile et long, car il
faut avoir pensé comment on va organiser son feu, bien avant de vouloir jouer
avec son firesteel.
Mes
étapes :
N°1 : On parle "d'initiateur"
C'est une braise assez petite que supportera soit le coton carbonisé, soit la
sciure, soit l'amadou. Ce n'est pas une flamme mais une braise. La flamme est
en fait obtenue plus loin…
N° 2 :
La matière que vous utiliserez à ce maillon est un "amadou" c'est à
dire une matière capable de s'embraser à partir du maillon n°1. Il ne produira
pas de flamme mais donnera une quantité de braise beaucoup plus importante. Cette
quantité de braise pourra donner naissance à une flamme au maillon suivant seulement!
Attention! Cette étape est primordiale, il ne faut pas la négliger!!
Il y
a différentes façons d'obtenir cette matière, nous en citerons quelques-unes:
-De
l'herbe sèche très fine tassée
-Des
raclures de bois tassées
-Du
Fungus fomentarius (Amadouvier) : une lamelle
-De
l'écorce de genévrier réduite par frottement en "ouate" tassée
N°3 :
A cet instant de la chaîne de combustion, nous obtenons la première flamme! Il
nous faut par conséquent une matière capable de respirer suffisamment (oxygène)
et pas trop dense pour être inflammable! Comme des copeaux très fins de bois
non tassés.
N°4 : Nous avons donc une flamme à communiquer à un
matériau deux fois plus dense que le précédent. Ce matériau va commencer à
donner des braises plus ou moins conséquentes, durables.
Pour donner une idée précise, la taille des baguettes que
vous fabriquerez vous même ou brindilles que vous ramasserez seront du diamètre
d'une allumette! Comme des brindilles sèches, des baguettes débitées dans une
bûche, écorce, lichens secs, etc...
N°5 :
Le maillon suivant conduit le feu du maillon précédent. La taille grosso modo
de ces matériaux est deux fois plus grande et plus épaisse que le précédent. Il
en sera ainsi maillon après maillon….. C’est le principe de la chaîne….
Pour
éviter tout problème, le but est de maitriser au plus juste la dimension du
feu, si l’on veut juste se faire chauffer un peu d’eau, pas besoin de d’y
mettre des troncs d’arbres :p
D’autant
plus que plus le feu est petit, moins on dépense d’énergie en recherche de bois
et plus il facile à éteindre au moment du départ.
Exemples
de feux :
![]() |
Feu en bûcher |
![]() |
Feu en pyramide |
![]() |
Feu en étoile |
Eteindre
le feu
Avant
toute chose, ne laissez jamais le feu sans surveillance.
Je
suis le protocole suivant quand je lève le camp :
-Je
verse de l’eau sur le feu !
-Je
remue les cendres avec un bâtons (ou autre chose qui ne craint rien)
-Je
reverse de l’eau jusqu’à ce que les braises soient éteintes.
-Pour
finir j’essaye de camoufler mon passage pour qu’il y ait le moins de trace
possible !
Dans
les prochains jours je ferai des vidéos explicatives sur différentes techniques
de feu, ainsi que sur les préparations des initiateurs/amadous J
N’hésitez
pas à poser vos questions, partager des choses que j’aurais oubliées ou
corriger des infos que j’aurais mal interprétées.
Bushcraftement
votre
Marius
Sources :
http://hugorcedepropluce.wix.com/artdufe
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